(mauvaises) Nouvelles
4 ans se sont écoulés depuis le procès. Hélas rien du "tu vas revivre" entendu et rabaché.
2016 , année du soulagement où il n'y avait plus de procédure. Les nerfs qui lâchent forcément, une hospi en juin qui me remet un peu sur les rails...mais pour peu de temps, la noirceur revient, aspire.
2017 le noir augmente, demande d'hospi que j'annulerai ensuite, tout devient de plus en plus noir, je suis je pense plus en phase de mélancolie que de dépression, ça devient vraiment chaud, les surdoses, les jours au lit, je décide de me faire hospitaliser pour un traitement lourd mais censé être efficace, la sismothérapie (électrochocs version moderne) .
2018 je rentre à la clinique, je subis ces séances de sismothérapie, entre temps je change de clinique, 12 séances en tout mais je sors encore plus mal que je ne suis rentrée, et à peine deux mois plus tard ma psy me reparle d'hospi tant mon état est inquiétant . Au final j'irai me réfugier chez ma mère, bonne idée pour ne pas se tuer mais pas particulièrement bonne pour aller mieux, je m'enfonce autant là-bas .
2019 je suis toujours chez ma mère , je n'arrive pas à retourner dans ma ville, du coup je vois extrêmement peu ma psychologue...Je rentre chez moi au bout de 7 mois, je reste 1 mois, je repars à nouveau et j'y suis actuellement depuis 3 mois, sans avancée . Je sais qu'une hospi serait nécessaire mais je n'arrive pas à m'y résoudre, à retenter encore, à tester un 8ème anti-dépresseur ...Je dois retravailler à mi-temps début septembre, revivre seule , et je suis complètement paumée avec moultes idées noires.
L'inceste , les faits en eux-mêmes en tout cas, ça va, c'est semble-t'il "réglé" , plus de honte, de culpabilité, de cauchemars . Mais sa "folie", celle que je me suis reprise dans le miroir grossissant de la justice, ça je n'en sors pas . Elle me guette, me hante, me tourne autour, se fond dans mes veines. Je n'ai aucune idée de comment dépasser ça, de comment vivre avec, c'est trop, trop fort, trop tout. Toutes ces phrases, tout ce vécu, le souvenir brûlant de la première confrontation, des deux jours de procès, non, ça ne passe pas.
Je culpabilise, je googlise "se complaire dans le statut de victime" , je me dis que je ne fais pas assez d'efforts (c'est sûrement vrai tant je n'en ai même plus envie ) , j'ai sans cesse tout ce qu'on m'a dit après le résultat "positif " du procès et je m'en veux que ça ne m'ait pas ouvert une porte pour aller de l'avant.
Voilà, j'en suis là, je ne sais pas où je vais , du tout . Je ne sais pas si ça ira mieux un jour, j'ai cessé d'y croire et j'ai pensé mille fois au pire . Plus personne ne sait quoi me dire, pas même ma maman de coeur qui attend en silence que je trouve le chemin...
Pardon à tous ceux que je déçois , pardon à moi...