Enfoiré...
Ca y est il fait beau, la France est sous le soleil . On se réjouit tous, moi y compris , de ces premiers beaux jours après tant de grisaille.
Je me réjouis, mais je serre les dents aussi.
Le soleil, cette atmosphère des premiers beaux jours, ce début de printemps (en avance)...
L'angoisse monte, comme chaque année depuis les révélations. Sentiment de danger, sentiment de ressentir ce qu'a ressenti l'ado que j'étais, peur, impuissance, certitude que ça va arriver.
27 avril 1992...Une date que je n'ai osé demander qu'il y a 2 ou 3 ans pour enfin en avoir le coeur net .
C'est le printemps, il fait beau dehors.
Maman a préparé ses affaires, elle part quelques jours pour une opéation bénine. Rien de grave mais l'atmosphère est lourde. Je n'aime ni les séparations ni l'hôpital . Mon frère y est parti, il y est mort, papa y est parti, il y est mort aussi . On va peut-être arrêter les frais.
Le taxi klaxonne, un dernier bisou, j'accompagne maman dehors et je regarde le taxi partir.
Je rentre à l'appart' , je vais vers toi, j'ai juste besoin de réconfort, je n'aime pas savoir maman à l'hôpital.
Je vais vers toi.
Tu m'emmènes dans ta chambre...
Ce n'était ni la première ni la dernière fois, mais tu as tué une fois de plus cet espoir en moi de recevoir du réconfort, de l'affection, cet espoir que tu sois un "deuxième papa" un peu normal, juste un peu...
Enfoiré....
9 mars 2014...
Et oui j'y pense encore, et oui je ressens l'angoisse diffuse.
Et oui il faut vivre, se créer de nouveaux instants sous le soleil.
Et oui il faut réapprendre à vivre de A à Z puisque tu as tout déconstruit et piétiné.
Enfoiré....
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.