Mauvais anniversaire !
Tu as 66 ans aujourd'hui.
Tu vois je pense à toi . Je pense à toi pour te souhaiter de tout mon coeur, de toutes mes forces, un mauvais anniversaire .
Comme je le disais il y a quelques jours, puisque cette année ton anniversaire tombe le jour de la fête des grand-mères, tu devrais rejoindre la tienne, si, vraiment crois-moi, personne ne te regrettera.
J'ai un cadeau pour toi cette année . Bon je sais tu disais qu'il n'y a pas besoin de dates spéciales pour faire des cadeaux . Tu avais juste oublié de préciser que c'est parce que tu ne fais jamais de cadeaux.
Faire un cadeau à qui hein ? A tous ces cons qui sont tous inférieurs à toi, non bien sûr.
Bref je te disais j'ai un cadeau . Je t'offre ma haine et mon envie de me venger . Profites-en bien, c'est tout neuf, et ça ne durera pas, ça laissera place au seul sentiment que tu mérites réellement : l'indifférence .
Si tu ouvres ton cadeau tu verras que ces temps-ci ça bouillonne en moi, des sentiments nouveaux apparaissent, je me mets parfois à te détester mais aussi il faut bien le dire à avoir envie que tu souffres .
Tu vois ça ne me ressemble pas, alors j'ai craint au début de devenir comme toi, je n'acceptais pas ces sentiments dont j'avais tant entendu parler.
Mais on m'a dit, expliqué que ces sentiments sont normaux, que c'est une étape sur mon chemin, qu'il est normal et même sain d'avoir à un moment donné envie de détruire celui qui a détruit mon enfance et bousille encore ma vie des années après.
J'ai encore du mal à accepter, preuve au final que je ne suis pas et que je ne serai jamais comme toi . Toi tu ne cherches pas à savoir si tes pensées sont bonnes ou mauvaises, tu passes à l'acte et l'autre devient ton objet , ton défouloir, ou encore ta poupée.
Je ne serai jamais toi car je ne mettrai jamais mes pensées à exécution.
Mais puisque c'est ton anniversaire et que c'est ton cadeau, ça serait dommage de ne pas tout te dire non ?
Te dire comme je bouillonne et comme j'ai envie que tu aies aussi peur et aussi mal que tout ce mal que j'ai ressenti . Que tu sois aussi humilié que maman et moi l'avons été.
Tu sais il y a deux jours, un truc complètement banal passait à la télé, et ça m'a rappelé cette nuit où par simple envie de domination et de pouvoir, tu avais décidé de mettre maman à genoux en lui tordant les poignets pour qu'elle n'ait pas d'autre choix que d'obéir.
Le "à genoux" dit pour rire dans l'émission de télé m'a renvoyé ta voix , ta voix de mec bourré et sûr de lui dans la nuit, et le cri de maman, après lequel je suis arrivée dans la salle pour arrêter ça .
Je me souviens du "espèce d'ordure" que j'ai prononcé, si bas que tu n'as pas pu l'entendre . Je me souviens comme je te haïssais à cet instant précis .
Ce passage banal à la télévision m'a donc renvoyé à toi, espèce d'ordure oui et j'ai bouillonné, fort, très fort . J'ai eu envie, tellement envie que quelqu'un de plus fort que toi te fasse la même chose, t'humilie, te mette à genoux.
J'ai eu envie de toutes mes forces que quelqu'un te fasse mal, te fasse peur, que tu sois obligé de supplier pour qu'il arrête.
J'ai eu envie de te torturer pour que tu me demandes pardon, et de te laisser crever sans t'accorder ce pardon.
Il te plaît mon cadeau j'espère ?
Parce que tu vois, il est provisoire, ma haine s'apaisera alors que toi tu resteras éternellement pervers .
Ma haine s'apaisera et mon plus beau cadeau un jour, celui que je me ferai à moi, sera de me foutre de savoir si tu es mort ou non.
L'indifférence, oui c'est vraiment tout ce que tu mérites.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.